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Chroniques d'une étudiante pas tout à fait comme les autres
5 septembre 2014

Après plus de trois mois...

      Je reviens après plus de trois mois de silence, avec des tonnes de choses dans la tête, et pas mal de choses à dire. Non pas que j'avais rien à dire pendant ces trois, mais plus que je n'avais pas le moral, et écrire était donc assez difficile. J'étais quelque part en train de grandir d'un coup. Cela ne m'a pas empêchée de faire des expositions, de lire pas mal de livres, de voir quelques films. Mon dernier coup de coeur, qui selon moi mérite sa place dans ma bibliothèque en version collector : Les Gardiens de la Galaxie. Je me suis d'ailleurs acheté une plante que j'ai nommé Groot, qui se plaît beaucoup dans ma chambre de transition (deux déménagements en moins d'un mois, vous y croyez vous ?). Alors pourquoi je reviens ?

      Parce que je viens de terminer un livre qui mérite un article, qui mérite d'être connu, acheté, emprunté, lu, adoré et partagé. Il s'agit de Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère... et retrouvé l'amour de Browne. J'avais repéré ce livre il y a un sacré bout de temps, mais je n'aimais pas du tout la couverture en broché, et comme d'habitude il était trop cher pour ma bourse d'étudiante toujours fauchée. Du coup, quand je l'ai vu en poche, avec un très jolie image en quatrième de couverture à ma dernière visite à Gibert Joseph, autant avouer que j'ai craqué sans hésiter une seconde. Et croyez moi, j'ai bien fait. Il fait parti de ces livres que je conseillerai vraiment à tout le monde.

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      Mais commençons par le début, et par vous résumer l'histoire. Andy est un zombie. C'est-à-dire qu'il s'est réveillé deux jours après sa mort provoquée par un accident de voiture et qui a vu la mort (définitive celle là) de sa femme dans la salle d'embaumement. Après quelques moments, il a compris qu'il était mort, et revient donc chez lui. Sauf qu'il a tous les défauts d'un zombie : il se décompose peu à peu et doit donc boire des produits contenant du formol (comme du shampooing - note pour moi même, il faut vraiment que je vérifie si j'ai du formol dans mon shampooing), pour essayer d'endiguer ce détail assez gênant. Lors de son accident, il a perdu l'usage de son bras et de sa jambe gauches, si bien qu'il boite comme un vraie zombie dans un film d'horreur de Romero. Enfin, comme si cela ne suffisait pas, il a perdu l'usage de sa voix, ses cordes vocales ayant été broyées lors de l'accident. Ses parents ne sont donc pas enchantés de le voir revenir. Son père va le rejeter, sa mère être dans le déni et lui s'enfermer dans la cave à boire tout le vin hors de prix de son père en s'abrutissant devant la TV. Il ne sort que pour les réunions de soutien, où il recontre d'autres zombies, tous plus ou moins en bon état, mais qui peuvent parler. Et il va se lier peu à peu avec eux.
On apprend dans la première moitié du livre comment un zombie peut vivre au XXIe siècle, dans le Wyoming. Et bien croyez moi que c'est difficile. Lui, il ne veut qu'une chose : se réintégrer dans la société, revoir sa fille Annie, et pouvoir vivre. Car même s'il ne respire pas, il est une personne. Il essaye de le manifester, mais à chaque fois qu'il sort, les "respirants" appellent la SPA et il se retrouve dans un cage, ses parents devant payer 200 dollars pour le "récupérer". Car comprenez bien que n'étant plus un humain à prprement parler puiqu'il est dans une sorte de "mort-vie" il n'a absolument strictement aucun droit sinon de vivre dans son coin, de se faire insulter et démembrer par des respirants un peu extrêmistes. Les animaux ont plus de droit que lui. Son père le menace d'ailleurs fréquemment de le donner à un zoo, ou à un laboratoire pour que ses organes lui soient enlevés un à un, jusqu'à qu'il n'existe vraiment plus du tout. C'est d'ailleurs tout le paradoxe dans ce livre, et le "témoignage" de ce livre en est d'autant plus touchant : il pense, il souffre, il vit terriblement mal le fait d'être coupable de la mort de sa femme, de vivre loin de sa fille, de sentir mauvais, d'être rejeté par tout le monde. Si bien qu'on finit par le penser vivant, et qu'on s'insurge contre le traitement qui lui est infligé. Mais sérieusement, si je croisais un zombie... Est ce que j'arriverai à m'empêcher d'hurler et de fuir en courant ? Ah, les préjugés véhiculés par les films... Ce qui rend ce "témoignage" encore plus oignant c'est que toutes les questions qui seraient normalement abordées dans un livre habituel comme : pourquoi on devient zombie, qu'est ce qui se passe dans le corps et tout ce bla bla scientifique n'est quasiment pas évoqué, précisément aprce qu'Andy ne connaît pas les réponses.

      Cela me rappelle bien des sujets (qui sont d'ailleurs mis en parallèle dans le livre). Les Noirs n'ont ils pas été pensés comme des bêtes ? Les Juifs comme une "race" à exterminer ? Les femmes ne sont elles pas encore considérées comme de objets par les médias, cantonnées à un rôle de femme au foyer qui sourit et qui fait bien le ménage ? Après tout, même certain(e)s de nos politiques expliquent que les femmes devraient avoir le droit de NE PAS travailler pour rester chez elles et être de bonnes mères au foyer éduquant tout plein de petits enfants pour notre merveilleux Etat français. Bref. Je m'égare.
Ce livre m'a finalement carrément fait penser à un témoignage réel ; seuls les passages parfois un peu gores me ramenaient à la réalité (ils étaient d'ailleurs autant fait par des zombies que par des respirants ; détail à noter). Mais seulement pour me la faire voir telle qu'elle est : absurde car cataloguant des catégories de personnes qui ppourtant pensent et ont des projets de vie. Oui, même pour un mort-vivant. Je ne vais pas vous en raconter plus sur ce livre, car moi la suite m'a mis une sacré claque, dont je ne me remets toujours pas, même après presque deux jours, et je veux vous laisser le loisir de la découvrir. Mais pour moi, le message est clair : ne jamais, jamais opprimer une catégorie de personne selon des critères stupides ou des préjugés. Parce que quand ces personnes se révoltent, quand elles réclament des droits, leurs droits, et bien on peut avoir très mal. Vraiment.

 

      En cette période de vacances, particulièrement difficile pour moi parce qu'actuellement synonyme de stand by (en attente de mon déménagement, en attente d'une simple brochure de cours pour savoir ce que je vais faire, en attente de paiement de frais, bref, en attente), je ne cesse de lire. Tout le temps. Et de tout. Après mon petit épisode zombie, je me suis attaqué en parallèle à un livre apocalyptique et à un livre pour mes cours sur la condition de l'artiste au XIXe. Vous ais-je déjà dit à quel point ce siècle m'obsède ? J'ai absolument hâte d'être en master pour passer mon temps à l'étudier. Enfin, en vrai, là, j'ai juste hâte d'être en cours ! J'en parlerai peut être bientôt.

      Sur ce, je vous laisse, je m'en vais bouquiner avec un fond le concert de Patrick Bruel. J'ai grandi avec, je connais toutes ses chansons. Du coup, je chante. Heureusement que je suis seule ce soir !

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Commentaires
Chroniques d'une étudiante pas tout à fait comme les autres
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Chroniques d'une étudiante pas tout à fait comme les autres
  • Parce que lorsqu'à 22 ans, on a une maladie orpheline, des études d'histoire de l'art, des problèmes de kg en trop, des livres à faire découvrir, une vie de folle... On est une étudiante pas tout à fait ordinaire. Bienvenue dans mon monde.
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